Echo était rentrée tard ce jour là. Elle avait du faire quelques heures supplémentaires pour que Rohan et elle puissent manger convenablement et en la voyant aussi acharnée à la tache, sa patronne lui avait même permis de ramener quelques cupcakes à la maison pour le repas. Elle était persuadée que cela ferait plaisir à Milo et à l'irlandais et, faisant un petit détour par l'épicerie du coin, c'est les bras chargés de quelques victuailles qu'elle retourna chez eux. Ou plutôt, dans le taudis qui leur servait de maison. La grecque n'eut même pas besoin de tourner la clef dans la serrure de l'entrée pour savoir que le garçon était présent et entrain de prendre sa douche. L'insonorisation était si mauvaise qu'il était quasiment impossible pour l'un comme pour l'autre d'avoir leur intimité. Mais les deux jeunes gens s'y étaient habitués et si le début de leur colocation avait été plus qu'hasardeux, ils arrivaient désormais à mieux gérer les petits tracas du quotidien. Retirant tranquillement sa veste, elle tendit un gâteau au loup à Rohan qui le goba avec plaisir avant de lécher tendrement la main de la brune. Comme son maître, il s'était entiché de la sorcière et à eux trois, ils formaient désormais une drôle de petite famille. Rangeant toutes les courses dans la cuisine, elle finit par se diriger tranquillement vers sa propre chambre où elle se changea pour n'enfiler qu'un short et un tshirt avec un énorme dragon – le tout, bien trop grand pour elle. Bien décidé à profiter du fait que son colocataire était entrain de se laver pour faire un peu de rangement, elle entreprit de ranger dans un premier temps le salon puis la cuisine, avant de s'attaquer à sa propre chambre. Laissant son lit pour la fin, elle commença par ranger ses vêtements et son bureau avant de finalement, tirer les draps. Ce fut à ce moment que cela se produisit. Le drame. L'inattendu. Comme une araignée prête à jaillir sur son ennemi, elle s'envola dans les airs avant de s'écraser sur le pauvre visage d'Echo qui ne put retenir un mini-cri – chose ô combien surprenante de la part de la magicienne qui parlait toujours en murmurant. Elle commença à s'agiter dans tous les sens, ses bras gigotant dans tous les sens alors qu'elle même se cognait un peu partout. Trébuchant sur un sac, elle finit par s'écraser sur le sol – tête la première – et ce ne fut qu'à partir de ce moment qu'elle reprit un peu son calme. Se redressant lentement, l'objet qui l'avait perturbé entre ses mains, elle finit par l'étendre devant elle en le tenant du bout de ses doigts. Et c'est bien sûr le moment que choisit son camarade de chambrée pour la rejoindre. « R-Rohan ? » Elle demanda, complémentent perdue avant de comprendre, ses yeux se reposant sur la petite culotte en dentelle noire ultra sexy qu'elle tenait désormais. Elle n'était pas à elle. Mais nul doute que Rohan devait savoir à qui elle pouvait bien appartenir – c'était la seule explication rationnelle et logique – même si sa présence dans le lit de la grecque était un véritable mystère. Ou pas. Quand soudainement, toutes les pièces se mirent en place dans le cerveau de l'ancienne poufsouffle, celle-ci vira en quelques secondes d'un blanc cadavre à un rouge pivoine alors qu'elle se mettait à murmurait d'un ton embarrassée et confus, n'ayant pas d'autre envie que de disparaître sous le lit. Ou non, pas le lit en fait. Elle ne pouvait plus le regarder à cet instant précis tant elle était perturbée de pouvoir imaginer ce qui avait pu se passer dedans. Qui a dit que les colocations étaient toujours faciles ?

La journée de Rohan aurait pu être totalement rasoir. Forcé à prendre des congés par son supérieur, le brun était resté enfermé à nettoyer l’appartement. Ce qui aurait pu être une autre journée passée à ne rien faire véritablement pourtant pris une tournure peu commune lorsque l’irlandais trouva Daegan sur le pas de sa porte. Ce qui s’en était suivi était un peu apocalyptique aux yeux du Garrigan qui, sincèrement, n’y comprenait toujours rien. Cela devait faire une quinzaine de minutes qu’il était sous le jet brulant de la douche à essayer de trouver un sens à ce qui s’était passé avant que son amante d’un jour ne disparaisse sans un mot. Il venait de coucher avec son ex dans le lit de sa colocataire et ça n’aurait sans doute jamais du se produire. Pourtant, ça c’était produit et voila qu’il se retrouvait seul dans son appartement à réfléchir à ce qui venait de se passer. Est-ce que Daegan était véritablement passée à autre chose ou alors restait il quelque chose de leur couple ? N’ayant pas entendu Echo rentrer, lorsqu’un cri déchira la quiétude de leur appartement, le brun se pressa hors de la douche en quatrième vitesse. Coupant à la va-vite l’eau de la douche ainsi que celle du robinet. Robinet qu’il était obligé d’enclencher lorsqu’il se lavait, sans quoi à cause de la plomberie désastreuse de l’appartement il était sur de s’ébouillanter. Rohan attrapa un essuie qu’il enroula précipitamment autour de sa taille avant de rejoindre la chambre d’Echo dans l’urgence. Dégoulinant d’eau, le brun en mis partout sur le sol avant de s’arrêter en face d’une Echo, de toute évidence, choquée. Serrant sa serviette autour de sa taille, l’irlandais fixait intensément la petite culotte en dentelle noir que la jeune femme tenait. De toute évidence, le sous-vêtement n’appartenait pas à Echo. Ayant déjà du s’occuper de la lessive, le brun savait parfaitement que la sorcière était plus du genre à avoir des culottes avec des images de dragon que des sous-vêtements en dentelle. « R-Rohan ? » Ses yeux posés sur le visage d’Echo qui venait de devenir complètement rouge, le Garrigan ne pu s’empêcher d’agiter son bras libre dans tous les sens pour qu’elle ôte cette idée qu’elle avait en tête : « Ce n’est pas du tout ce que tu crois… » Non, ce n’était absolument ce qu’elle croyait. Il ne venait pas de s’envoyer en l’air après des années de néant à ce niveau là. Il venait encore moins de le faire dans le lit de sa colocataire. Enfin, il n’est pas comme ça. Puis, il n’avait pas couché avec Daegan parce que, soyons sérieux, il n’avait aucune chance d’un jour pouvoir coucher avec elle. Non… Echo devait se faire des idées. Ce n’était pas ce qu’elle croyait. En fait, c'était totalement ce qu'elle croyait. Il n'y avait rien de plus évident à l'heure actuelle que le fait que Rohan avait définitivement couché avec quelqu’un dans son lit à elle. Même le simple fait de vivre dans cet appartement était moins évident que cette évidence là. Car, oui, l'irlandais avait couché dans le lit de sa colocataire sans une seule hésitation. Il fallait dire qu’il était trop occupé à déshabiller la Greengrass que pour songer au fait qu’il s’agissait du lit d’Echo. Ce qui n’allait surement pas aider la jeune femme à passer outre le fait que son colocataire avait fait des choses pas très catholiques dans son lit à elle. Devenant rouge à son tour, le brun gratta la base de sa nuque en se rendant compte qu’il portait toujours cet informe filet à cheveux que l’ancienne lui avait passé pour qu’il puisse faire un soin capillaire. Parce que, de toute évidence, ses cheveux n’avaient jamais été aussi soyeux que depuis qu’il écoutait les conseils d’Echo. Se focalisant à nouveau sur le problème, le brun grimaça en cherchant quelque chose à dire, mais aucune explication ne pourrait justifier ce qui s’était passé. « Je…en fait… c’est que… Daegan est passée et… » Faisant un large mouvement, Rohan essayait de se dépatouiller dans ce qui semblait être des sables mouvants. Il n’avait aucun moyen d’expliquer à Echo ce qui s’était pas passé, il se voyait mal lui dire crument qu’il avait couché avec Daegan dans son lit et que cette dernière avait de toute évidence oubliée sa culotte. La Greengrass devait surement être trop pressée de filer à l’anglaise pour se soucier des détails. Rien qu’une infime partie de l’histoire semblait grandement perturbée sa colocataire qui faisait des bruits bizarre en marmonnant des choses incompréhensible. Comment est-ce que le serpentard allait bien pouvoir s’expliquer si déjà sa colocataire se mettait dans des états pareils ? Il n’avait qu’une envie et c’était d’éviter la discussion, chose perdue d’avance. Prenant une longue inspiration, le brun expira lourdement avant de souffler absolument pas plus à l’aise : « Tu pourrais poser cette culotte et on pourrait en parler calmement. Tu commences à me faire peur à murmurer comme une cinglée Echo… Je vais préparer du thé, non ? »